EDITO :
UN MONDE INTERCONNECTE POUR QUELLE COMMUNICATION ?
C’est un fait qui marque les sociétés occidentales et de plus en plus l’ensemble de la planète, avec l’apparition des nouvelles technologies (Internet, portable, ordinateur...), les moyens de communication se sont développés au point que le temps d’envoi et de réception des messages est devenu beaucoup plus spontané et surtout ce développement technique a construit un nouvel espace géographique de la communication, ce qui fait dire à certains que la terre est devenue un village.
Mais la technique suffit-elle à communiquer vraiment ? Le risque n’est-il pas de tomber bien souvent dans le superficiel, parler de tout et de rien. Jadis, au temps de François de Sales par exemple, on prenait le temps de rédiger son courrier, de peser les mots exprimés, d’établir des relations construites dans une durée qui permettait le recul sur le présent. Aujourd’hui, avec les dernières innovations technologiques, qui sont des prouesses admirables du génie humain, on peut transmettre des images, du son, des supports variés, mais cela gagne-t-il en qualité humaine, en profondeur de relation entre les personnes ? Certains disent que ces nouveaux outils de la communication sont là justement pour faciliter les contacts au regard des contraintes matérielles (distance physique entre les interlocuteurs, différenciation des horaires de vie, par exemple), et qu’ils ne sont que des outils à apprivoiser pour une meilleure communication. Bien entendu, il ne s’agit pas de confondre le moyen et le message lui-même qui demeure l’essentiel de la communication. Mais peut-on vraiment dissocier l’outil communiquant et le contenu communiqué ? Le support technique employé ne dit-il pas quelque chose du type de relation que l’on veut envisager ? La neutralité du support n’est-elle pas une gageure.
D’autres soulignent, si l’on se place au niveau de nos préoccupations pastorales, que ces nouvelles technologies sont une chance pour l’évangélisation, pour aller porter l’Évangile dans les coins les plus reculés de la planète et surtout avec la généralisation des portables à bas coût, de mettre en lien chaque personne avec le message de la foi. Oui, il y a certainement là une prolifération indéniable pour l’Annonce de la Bonne Nouvelle, mais cela conduit-il vraiment à une évangélisation en profondeur des cœurs et des consciences ? Un des défis qui se présente est tout simplement d’accorder le support technique à un usage qui respecte la qualité inhérente à la relation humaine. Se parler, se rencontrer, cela suppose un minimum de relationnel pour que l’on ne passe pas à côté de l’essentiel.
Les nouvelles technologies, aujourd’hui, envahissent tous les domaines de la vie humaine. Il est impossible de vivre déconnecté de celles-ci à moins de vouloir s’enfermer sur un mode de vie anachronique. Recevoir ces progrès médiatiques réclame un discernement afin d’éviter tout esclavage ou addiction. L’Esprit-Saint est justement là en nos cœurs pour scruter intelligemment le savoir-faire en ces domaines nouveaux. Avec les inventions de jadis, l’homme a toujours su articuler les moyens technologiques avec les besoins réels de sa vie. Avec les technologies du XXIe siècle, une approche optimisme dirait la même chose, une approche pessimiste préconiserait davantage la prudence. Soyons de ceux qui gardent la mesure en toute circonstance : communiquons avec les outils d’aujourd’hui en mettant en avant ce qui fait toujours la qualité des relations : le respect du prochain et l’amour partagé. Paix et Joie dans l’Esprit-Saint. Bonne réflexion sur « la communication » avec les différents articles des confrères qui ont accepté d’apporter leur contribution à ce numéro de
P. Raymond JULLIOT Diocèse de Laval (France)
Artcicles du n°319
Thème du mois : Regard vers la culture et la communication
François de Sales,
un modèle dans l’art de communiquer - Jean-Yves Le Saux
Le Pape s’est trompé et a demandé pardon Ignacio Gramsch LABRA Santiago (Chili)
Une page du Traité de l’Amour de Dieu - La volonté de Dieu signifiée par les inspirations - François CORRIGNAN